reflections on architecture
Jacques Herzog & Pierre de Meuron, Amos Gitaï
un film d’Amos Gitaï

Dans le cadre des journées nationales de l’architecture arc en rêve propose la première projection en France du film "Reflections on architecture". Film présenté à "Reporting From The Front" biennale d’architecture de Venise 2016.

Les actions d’arc en rêve pour les journées nationales de l’architecture 2016

projection de projection de "Reflections on architecture" pour les journées nationales de l'architecture 2016 / ©M.Liesenborghs - arc en rêve
reflections on architecture / © Amos Gitai reflections on architecture / © Amos Gitai /
Reflections on architecture / © Amos Gitai Reflections on architecture / © Amos Gitai /

Amos Gitaï, 2016

« Nous avons passé presque toute l’année dernière à la recherche d’un dialogue que ces deux très importantes disciplines, l’architecture et le cinéma, puissent offrir. Il existe de nombreux parallélismes qui les unissent. Ces deux médiums constituent des formes d’art qui ne sont pas intimes et qui requièrent un certain talent pour rassembler des personnes de différentes origines, pour leur donner à partager le sens de cette mission, afin que le résultat soit un bel édifice ou un grand film.
Chacun de ces médiums commence par un texte, qu’il s’agisse d’un programme pour une nouvelle construction ou d’un scénario pour un film.
Mais le texte n’a pas de forme physique, nous devons transposer cette expression verbale dans une FORME.
Ce journal/dialogue filmique intègre des traces, à la fois physiques et intellectuelles.
La trace du Golem (je peux encore entendre la voix de Jorge Luis Borges lisant son poème, «Le Golem», ce tout premier artefact, qui a été ensuite repris par les expressionnistes pour mettre en place leur idée d’un potentiel espoir ainsi que des risques/dangers des objets créés par les humains. Ces objets peuvent aider au « progrès » mais peuvent aussi être destructifs.
Ceci nous conduira à discuter des questions de la beauté et de l’esthétique dans la création de formes. Nous évoquerons également un des grands dilemmes du présent : comment les outils numériques évolués utilisés pour la conception sont-ils susceptibles d’aider ou de paralyser le «produit» architectural (j’utilise le terme «produit» dans la mesure où parfois nous pensons que ces créatures architecturales ont été pré-simulées d’une manière mécanique à la Golem).
Le cinéma et l’architecture nécessitent tous les deux un savoir-faire technique de sorte qu’ils puissent s’incarner dans la réalité.
Et ces deux disciplines requièrent un commissaire éclairé, qui conduira à une ambition visant à l’excellence, et à une matérialisation humainement acceptable de l’idée initiale, qu’il s’agisse du producteur d’un film ou du maître d’ouvrage qui commande à un architecte un nouveau bâtiment. Continuons à espérer que tout se passe au mieux. »

 

 

Jacques Herzog and Pierre de Meuron, Mai 2016
L’architecture en film

« Nous avons toujours douté qu’un film sur l’architecture puisse être un succès, dans la mesure où il n’y a que peu d’exemples auxquels nous pouvons nous  référer. L’architecture peut être formidable dans un film lorsqu’elle joue un rôle actif, telle une actrice, et non pas quand elle se borne à être un documentaire. Nous avons tous en mémoire l’importance de l’architecture dans les films d’Antonioni ou d’Hitchcock. Néanmoins, lorsque nous avons rencontré Amos Gitai, nous avons souhaité tenter un autre type d’essai – à rebours de ce que nous jugions le meilleur. Notamment en raison de l’intéressant bagage biographique de Gitai, à l’interface de l’architecture, de la politique et du cinéma. Il est devenu clair que ce projet de film combinerait et contiendrait des éléments documentaires aussi bien des éléments fictionnels, une expérience dans laquelle Amos Gitai désirait avec insistance s’aventurer. Pour une fois, nous n’étions pas les auteurs, nous étions des «objets» et non des sujets. Nous avons suivi le processus tels des auditeurs et des critiques, mais, à la fin de la journée, en comparant le film avec une nature morte, nous avons pu contempler notre rôle telles des fleurs dans un vase, légèrement fanées toutefois… »