Bjarke Ingels
BIG, Bjarke Ingels Group, Copenhague/New York – architecte de la MÉCA 

Bjarke Ingels, architecte Bjarke Ingels, architecte / © R-Escher
Frédéric Vilcocq, conseiller Culture, chef de projet MÉCA, cabinet du président de la Région Nouvelle-Aquitaine, et Francine Fort, directrice d'arc en rêve Frédéric Vilcocq, conseiller Culture, chef de projet MÉCA, cabinet du président de la Région Nouvelle-Aquitaine, et Francine Fort, directrice d'arc en rêve / © R-Escher
Bjarke Ingels, architecte Bjarke Ingels, architecte / © R-Escher
projection du film «The Infinite Hapiness» à l'UGC projection du film «The Infinite Hapiness» à l'UGC /
Bjarke Ingels, architecte Bjarke Ingels, architecte / © R-Escher

Bjarke Ingels

Bjarke Ingels, jeune quadra, est en passe de conquérir le monde de l’architecture, si ce n’est déjà fait. Ses armes? Un sourire à toute épreuve et une agence qui a tout d’une vraie machine de guerre. […]

Utopiste pragmatique

Et l’architecture dans tout ça?? «?Je ne m’interdis rien. Il faut aborder les choses de façon décomplexée.?» Quand ses confrères déroulent avec dédain des références élitistes, Bjarke Ingels revendique une culture populaire, voue une passion à la bande dessinée, aux comics, aux séries Z, et défend avec vigueur les blockbusters américains. On suppose que ça rassure les clients, que ça irrite ses pairs. Il n’oublie jamais de saluer les ouvriers sur un chantier. Se souvient de vous alors qu’il vous a croisé une fois, vite fait. Ne joue pas les divas malgré la cour qui lui colle aux baskets. Pur produit de son époque, il manie également les réseaux sociaux avec talent. […] Ces dernières années, les projets américains se multiplient. Il vient d’être choisi pour mener une opération à 335 millions de dollars dans le Lower Manhattan. En septembre 2010, ils étaient deux dans les bureaux new-yorkais. Aujourd’hui, ils sont cent vingt. En 2008, The Mountain, cette résidence bâtie – et habitée – à Orestad (Danemark), a fait la une des journaux spécialisés tout comme elle a servi de décor aux publicités automobiles. Certes, le projet est puissamment photogénique. Mais pas seulement. Cette opération de 500 logements construits à moins de 1000 euros le mètre carré est une réussite. Et, aux dires des habitants, il y fait plutôt bon vivre.
Bjarke Ingels défend «?l’utopie pragmatique?». D’accord pour rêver, mais sans sacrifier la faisabilité. Il renouvelle le genre sans trop effrayer le chaland. Innovation technique, design social et écologiquement responsable : son engagement reste très consensuel. Ce qui explique en partie son succès. Ses détracteurs l’accusent de produire une architecture générique sans vraiment tenir compte du contexte qui semble effectivement peu l’importer. Il aborde les choses de manière ludique, avec une apparente candeur. Faire appel à Bjarke Ingels permet aux commanditaires de s’encanailler, sans prendre trop de risques. L’enfant terrible de l’architecture contemporaine construira prochainement le musée du Lego à Billund (Danemark), là où est née la célèbre petite brique colorée. Une commande qui lui ressemble : les jeux de gosses, son pays d’origine et une marque qui a su conquérir le monde.

Maryse Quinton, The Good Life, «?Bjarke Ingels, archi-décomplexé et archi-star?»

 

La MÉCA
Maison de l’économie créative et de la culture en Nouvelle-Aquitaine

En bordure de Garonne, à quelques pas de la gare Saint-Jean, , sur l’emplacement des anciens abattoirs, la MÉCA – Maison de l’économie créative et de la culture en Nouvelle-Aquitaine, accueillera en 2019 le Frac Aquitaine, l’Oara et Écla. Le maître d’œuvre est l’agence BIG associée pour ce projet à FREAKS.
Le projet proposé par l’agence BIG se compose de quatre éléments : un socle biseauté, deux «?jambes?» latérales asymétriques et un volume en pont reliant l’ensemble en partie haute. Le bâtiment forme une boucle qui lie d’un seul mouvement les trois institutions et crée, à la manière d’une arche, un espace creux au centre de l’édifice. Le traitement topographique du parvis relie le projet à une future promenade urbaine le long de la Garonne. Aussi, le centre de l’arche est traité en «?chambre urbaine?». La structure de béton et métal est tramée pour laisser entrer la lumière en fonction des programmes. À la nuit tombée, image graphique, le bâtiment semble constellé de points lumineux.

Aurélien Limonier, architecte et conservateur au centre Pompidou

big.dk

 

 

GRANDE_CONFÉRENCE + FILM
mercredi 1er février 2017 – 18:00 à l’UGC

 

The Infinite Happiness

Ila Bêka et Louise Lemoine auteurs-réalisateurs

 

un film consacré au complexe 8 House à Ørestad

« Notre objectif n’est pas d’offrir une vision exhaustive d’un bâtiment. Nous ne racontons que ce que nous vivons or, rien n’est homogène : la mémoire n’est pas un flux continu. Dès le premier film, nous avons décidé de reproduire ce morcellement de la perception à travers un montage fragmenté. Chaque fragment correspond à ce que nous avons vu et vécu dans la journée?; d’où leur construction plus ou moins fluide. Nous procédons au montage au fur et à mesure du tournage, en travaillant le soir sur les prises de vues de la journée. Nos films sont comparables à des journaux de bord.?»
Ila Bêka, Architecture d’Aujourd’hui, 2014

Conçu comme un journal intime, The Infinite Happiness est une véritable expérience d’architecture. Le film nous plonge au cœur de l’une des expérimentations de logements collectifs les plus innovantes de ces dix dernières années : le 8 House construit dans la banlieue de Copenhague par le jeune architecte danois Bjarke Ingels. Primé en 2011 “World best residential building”, ce gigantesque village vertical réinterprète selon les besoins du 21e siècle l’idéal corbuséen de la Cité radieuse, en combinant dans un même bâtiment-ville : logements, bureaux, boutiques, école et espaces collectifs. Devenus résidents le temps du tournage, Ila Bêka et Louise Lemoîne racontent l’expérience subjective de leur immersion à travers une collections de rencontres, notes et impressions. Tel un jeu de Lego, le film se construit par un empilement d’histoires de vies toutes reliées entre elles par leurs relations personnelles au bâtiment qu’elles occupent. Le film dessine ainsi une cartographie humaine qui nous permet de découvrir le bâtiment à travers un point de vue intime et privilégié. Les résultats surprenants de cette expérimentation sociale questionnent véritablement la responsabilité de l’architecture quant à la question du bonheur collectif.

bekalemoine.com

 

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